« NUIT DE BAL », ROGER GILBERT-LECOMTE

무도회의 밤

 

담배 가게 하나 있던

               마을 광장

거기에서 나는 "어깨 없는

어린 소녀"의 경멸에 당당히 맞서 새빨간

담배 두갑을 훔친다.

 

쭉 뻗은 도로 위 도주.

뒹굴듯이 들어간 인력 마차는

저절로 굴러간다.

교차로까지.

 

걸어서 백 미터.

들판에 선 외딴집

"알제리 술집"

끝나가는 밤과 함께 들어선다.

 

1층.

컴컴하다. 술통 위에서 마셔대는 광경.

좁고 가파른 계단.

2층으로. 사람들과 연기로 빽빽한 방

그곳에서 충돌과도 같은 마주침.

나를 향한 마술사*의

(유럽풍 옷차림을 한 젊은 동양인이다)

손짓이며 눈빛은 아아,

영원토록 내 영혼을 사로잡을 듯.

            나머지는 망각으로 퇴색되어가고...

절정에 다다르는 마술이 형언불가한 것은,

        내 각성과 꿈의 자매인

칠흑 같은 지하실 속의 불안이

흥분하고, 신성해지며 윤회하기 때문이다

보기 드문 불안의 황홀경으로

(이는 뭇 필멸자의 것이 아니다.)

 

망각된 내 악몽들로부터 가장

                   먼 곳이란 기실

샐 틈 없는 독방이요 그곳에서 

태초의 빛이 일체 퍼져나간다

 

(그 강렬함이란 무릇 어둠에 가려져

맹인으로 살던 이를 가득 채우다 못해

                 죽일 수도 있을 정도리니.)

 

그가 허락한 범위 내에서 말할 수 있는 것은

이게 전부다.

 

*나는 이에 가담한다.

 

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NUIT DE BAL

 

Un bureau de tabac sur une place de

                        village

Bravant le mépris de la « jeune fille

qui n'a pas d'épaules » j'y vole deux

écarlates boîtes de cigarettes.

 

Fuite sur une route rectiligne.

Vautré dans une voiture à bras qui

roule d'elle-même. 

Jusqu'à un croisement de route.

 

Cent mètres à pieds.

Maison solitaire dans la campagne

    « TAVERNE ALGÉROISE »

J'entre avec la nuit finissante.

 

Rez de chaussée.

Sombre : on boit sur des barriques

Escalier de meunier.

Vers le premier étage. Salle enfumée et populeuse

Où, conflagration de la Rencontre.

Vers moi le Magicien*

(Jeune oriental vêtu à l'européenne)

Oh, ses passes et ses yeux d'envoûtement

à jamais sur mon âme.

                                            L'oubli décolore le reste...

Incantatoires apothéoses indicibles car : 

        L'angoisse des caves de ténébres,

sœur de mes veilles et sommeils

S'exalte, se divinise et se métempsycose

En la très rare extase d'Angoisse

(qui n'est pas d'un mortel.)

 

Au fond le plus reculé de mes

                    cauchemars oubliés

C'est une étanche cellule d'où diffuse

Toute la lumière originelle

 

(Son intensité inondant un

aveugle vivant voilé de noir

                      le tuerait.)

 

C'est tout de qu'Il m'a permis de

dire.

 

*J'y participe.

 

Roger Gilbert-Lecomte, Œuvres complètes Ⅱ Poésie, Gallimard, 1977, 191-192p.